Le Millepertuis aux mille usages

Publié le par Neorizons Travel

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Le millepertuis – de son nom latin Hypericum perforatum – pousse spontanément dans les endroits incultes, sur le bord des chemins et des haies, dans les bois, à une altitude inférieure à 1600 mètres. Ses nombreuses appellations populaires – herbe aux brûlures, chasse-diable, herbe aux piqûres, herbe aux mille-trous, herbe percée, herbe de la Saint-Jean… – font référence à ses propriétés, à son aspect et à sa période de floraison.
 

L’herbe qui calme

La plante est facile à reconnaître : elle possède des petites fleurs jaunes et ses feuilles, quand on les regarde à la lumière, semblent percées d’une multitude de petits trous (d’où la dénomination de millepertuis). Le principal constituant du millepertuis est l’hypéricine, pigment rouge possédant des propriétés photodynamisantes, c’est-à-dire permettant de transformer la lumière en énergie. C’est à ce composant que sont attribuées ses vertus antidépressives. Elle contient d’autres principes actifs, comme l’hyperforine, substance que l’on trouve également dans le houblon et à laquelle on attribue une action calmante ; des flavonoïdes semblables à ceux que possède l’aubépine connue pour ses effets antispasmodiques et apaisants pour le système cardiovasculaire ; ainsi que de la mélatonine qui joue un rôle considérable dans la régulation des biorythmes et la qualité du sommeil. Au Moyen Âge, les apothicaires se servaient du chasse-diable pour soigner les personnes déprimées, assimilées à l’époque à des personnes possédées du malin. Ce n’est que tout récemment que les chercheurs se sont intéressés à nouveau aux vertus du millepertuis.


En 1994, pas moins de dix-sept études portant au total sur 3 250 malades dépressifs montrent une nette amélioration de leur état en quatre semaines. En 1996, vingt-trois expériences randomisées (échantillonnage pris au hasard) et contrôlées à partir de 1 757 malades concluent que l’effet de l’extrait de millepertuis est significativement supérieur à un placebo et similaire aux antidépresseurs chimiques standard, tout en étant mieux supporté et sans engendrer d’accoutumance.En 1997, une autre étude signale une nette amélioration des signes de dépression pour 61 % des sujets prenant 1,2 milligramme d’hypéricine par jour et pour 75 % des malades traités à la dose de 2,7 milligrammes d'hypéricine par jour. 

En douceur

L’efficacité et la sécurité d’emploi d’Hypericum ont également été étudiées. Sur plus de 5 000 patients, aucune contre-indication n’a été recensée, sauf un risque de photosensibilisation (après exposition solaire, apparition de taches brunes sur la peau), particulièrement chez les personnes à peau claire et les femmes enceintes, en cas de cure prolongée et à hautes doses. Pour bénéficier de l’action antidépressive de la plante, l’infusion n’est pas suffisante. Il convient de recourir à des extraits plus concentrés, sous forme d’extrait sec (capsules), d’extrait hydro-alcoolique (teinture-mère) ou d’extrait lipidique (capsules) convenablement dosés en hypéricine. La dose usuelle retenue est de 300 milligrammes d’extrait de millepertuis titré à 0,3 % d'hypéricine, trois fois par jour, soit 2,7 mg d’hypéricine par 24 heures. Les bienfaits du millepertuis n’apparaissent que progressivement. Il faut patienter environ trois semaines avant de ressentir les premiers bienfaits, et poursuivre au moins pendant un trimestre. L’association du millepertuis avec des plantes sédatives telles que la lavande ou la valériane renforce ses effets apaisants et permettent un rééquilibrage des biorythmes favorable au sommeil et au repos.

La panacée des Anciens

 

Dans l’Antiquité, Dioscoride (médecin et botaniste grec, auteur d’un traité : Sur la matière médicale) s’en servait pour tout : comme diurétique, pour faire venir les règles, baisser la fièvre, guérir les sciatiques et les brûlures. L’usage populaire en avait fait une panacée capable également d’assainir les plaies, de chasser les vers, de résister au venin, de fortifier les articulations et de soulager les coliques néphrétiques ! Des études de laboratoire ont réellement démontré les propriétés cicatrisantes et antiseptiques de son « huile rouge » (lire encadré). Ce qui explique pourquoi l’huile de millepertuis est efficace pour soigner les brûlures légères, les érythèmes fessiers, les inflammations de la peau consécutives aux traitements radiologiques, les ulcères variqueux, les escarres des personnes toujours allongées et les plaies difficiles à cicatriser. On l’emploie également avec succès contre les lésions eczémateuses. Dernière utilisation, poétique celle-là, le millepertuis cueilli à la Saint-Jean (24 juin) et offert en amitié était censé porter bonheur. Voilà de quoi ravir les amoureux des plantes et de la nature.

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